Geoffroy Roux de Bézieux : « La francophonie économique, un levier de paix et de coopération »
« Nous étions quelques dizaines à Paris en 2021. Nous sommes aujourd’hui des milliers. » En ouverture de la REF 2025, Geoffroy Roux de Bézieux, Président de l’Alliance des Patronats Francophones (APF), a donné le ton : celui d’un réseau en pleine montée en puissance, résolument tourné vers l’action et l’impact.
Devant un parterre de dirigeants venus de 35 pays, il a salué l’accueil exceptionnel de la République du Congo et l’implication personnelle du Président Denis Sassou-Nguesso. Cette REF a permis de mesurer le chemin parcouru depuis cinq ans : l’Alliance fédère désormais 43 organisations membres représentant plus d’un million d’entreprises, et continue de s’élargir à des patronats stratégiques comme ceux d’Égypte, de Suisse romande, du Luxembourg ou du Nouveau-Brunswick.
« C’est une joie de vivre cette REF en Afrique centrale, une région encore méconnue de certains opérateurs, mais incroyablement riche de potentiel », a-t-il souligné. En s’installant à Brazzaville, la REF confirme la vocation pleinement panafricaine de la francophonie économique. Ce choix témoigne d’une volonté partagée de mieux connecter les réseaux d’affaires, d’amplifier les partenariats Sud-Sud et de valoriser les ancrages régionaux qui structurent déjà des dynamiques entrepreneuriales fortes.
La dynamique s’accompagne de déploiements structurants : un bureau de liaison au Liban, la désignation d’ambassadeurs économiques, et l’intégration d’entreprises internationales comme Africa Global Logistics. L’Alliance confirme ainsi son rôle de catalyseur, capable de structurer un espace francophone économique cohérent et attractif.
Mais au-delà du bilan, le Président de l’APF a lancé un appel pressant sur un sujet clé : la mobilité. « Trop de talents et d’opérateurs économiques sont freinés par des démarches de visas lourdes et incertaines. » Il exhorte à faire aboutir enfin le projet de visa francophone des affaires. « Ce n’est pas une idée neuve, c’est une nécessité politique et économique. »
Autre pilier affirmé de cette vision : l’innovation. Après le succès retentissant du premier sommet Francotech à Paris, l’Alliance entend faire de la technologie un moteur de la francophonie économique, aux côtés des enjeux de financement, de développement durable et d’intégration régionale.
Au-delà des annonces, c’est un véritable élan collectif qui s’est exprimé à Brazzaville. La REF devient, année après année, un lieu où les dynamiques nationales s’alignent autour d’une ambition commune. « À nous de faire de cet espace un marché, un réseau, un levier partagé », a plaidé le Président de l’APF. Entrepreneurs, institutions et gouvernements y ont trouvé un langage commun, fait de coopération, de projets et de confiance.
À Brazzaville, la francophonie économique a aussi réaffirmé sa vocation à dépasser les clivages géopolitiques. En rappelant que cette ville fut jadis capitale de la France libre, le Président de l’APF a souligné la portée historique du moment : « Notre langue commune est un levier de paix, de coopération et de souveraineté partagée. » Un message d’unité et de responsabilité, qui résonne dans un monde en quête de nouvelles alliances durables.
« Que cette REF soit un lieu de décisions, de signatures, de projets concrets », a-t-il conclu, citant le général de Gaulle : « L’action met les ardeurs en œuvre, mais c’est la parole qui les suscite. » L’économie francophone s’est affirmée à Brazzaville avec force et clarté et laisse entrevoir un avenir riche de projets et de convergences économiques durables.