Sangha : forêt d’opportunités entre biodiversité, bois d’exportation et minerais stratégiques

Premier réseau mondial des patronats francophones

Organisation patronale la plus représentative du Congo

Données clés :
Superficie : 55 800 km² (environ 16 % du territoire national)
Population : 153 702 habitants (2018)
Chef-lieu : Ouesso
Districts : 3 (Souanké, Mokéko, Sembé)
Commune : Ouesso
Une frontière verte au cœur du Bassin du Congo
Frontalière du Cameroun et de la République centrafricaine, la Sangha constitue un sanctuaire forestier et faunique d’importance mondiale, en plein cœur du deuxième massif forestier tropical de la planète. Elle est aussi une zone de transit vers l’Afrique centrale et un foyer de richesses en bois précieux, minerais et biodiversité.
Le fleuve Sangha est navigable et relie Ouesso au bassin du Congo, jusqu’à Brazzaville et Kinshasa.
Industrie forestière de premier plan
La Sangha concentre une part importante des unités forestières d’aménagement (UFA) du Congo. Le secteur est dominé par des sociétés industrielles certifiées pour l’exportation :
CIB (OLAM) : certification FSC, transformation industrielle locale
IFO (DLH) : production de sciages et contreplaqués
Essences : sapelli, okoumé, ayous, wengé, sipo
Le bois constitue la première source d’emplois formels du département, avec un potentiel de développement dans :
Transformation avancée (meubles, panneaux, charpentes)
Valorisation énergétique (briquettes, bois-énergie)
Exportation via le port fluvial de Ouesso
Gisements miniers et terres rares
Le sous-sol de la Sangha est riche en fer, or, polymétaux et terres rares, notamment autour de Souanké, Sembé et Ngombé :
Sociétés actives : Sundance Resources, Core Mining
Projets d’exploitation de fer à ciel ouvert, en phase de prospection avancée
Potentiel en or alluvionnaire et en métaux critiques
Le gouvernement mise sur la création d’un pôle minier nord-congolais, associé à des corridors de transport rail/route vers Pointe-Noire ou le Cameroun.
Potentiel agricole inexploité
La Sangha dispose de terres agricoles vierges, peu exploitées à ce jour, mais propices à une agriculture de niche :
Culture biologique sous canopée
Café, cacao, vanille, fruitiers tropicaux
Élevage sylvo-pastoral (zone de forêts-savanes)
Des projets d’agriculture contractuelle sont envisageables pour l’approvisionnement local des entreprises forestières et la substitution aux importations alimentaires.
Écotourisme et conservation mondiale
La Sangha Trinational, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, est un complexe transfrontalier de parcs nationaux partagés avec le Cameroun et la RCA :
· Parc de Nouabalé-Ndoki : forêt primaire intacte, gorilles, éléphants, primates
· Activités touristiques : safaris, recherche scientifique, trekking, tourisme photo
· Partenariats avec le Wildlife Conservation Society (WCS) et d’autres ONG
Le potentiel est énorme, mais l’accès et les infrastructures hôtelières doivent être développés.
Infrastructures : défis logistiques majeurs
Port fluvial de Ouesso, nécessitant modernisation
Aéroport de Ouesso : accessible aux vols domestiques
Projet d’extension ferroviaire depuis le sud en phase d’étude
Routes vers Sembé, Souanké : difficiles en saison des pluies
La Sangha est inscrite dans les projets de désenclavement du nord dans le cadre du PND 2022–2026.
Conclusion
La Sangha est un territoire d’avenir pour les investissements verts, responsables et à haute rentabilité. Forêt durable, minerais stratégiques, écotourisme, agriculture biologique, autant de créneaux disponibles pour les pionniers capables de conjuguer conservation et croissance économique. Dans un contexte de forte attention internationale sur le Bassin du Congo, ce département est une clé de voûte pour l’économie verte du pays.
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