Économie

La Bouenza : entre puissance agro-industrielle et renaissance minière

Terre d’opportunités, la Bouenza combine agriculture performante, mines stratégiques et axes logistiques clés. Adossée à un tissu industriel en expansion et à des ressources naturelles abondantes, elle séduit les investisseurs par son cadre incitatif, sa jeunesse dynamique et son fort potentiel de croissance multisectorielle.

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Credit Perenco

Données clés :

·       Superficie : 12 265 km² (3,6 % du territoire national)

·       Population : 434 925 habitants (2018)

·       Chef-lieu : Madingou

·       Taux de scolarisation primaire : 89,2 %

·       Production agricole dominante : manioc (75 % des surfaces cultivées)

Un grenier agricole en mutation

Historiquement appelée « grenier du Congo », la Bouenza offre une combinaison rare de facteurs agro-climatiques favorables : des sols calcaires fertiles, un réseau hydrographique dense (Niari, Bouenza), et une saisonnalité bien répartie. La culture de la canne à sucre, portée par Saris-Congo (70 000 tonnes/an), s’impose comme colonne vertébrale de l’économie régionale, alimentant aussi un projet de distillerie d’éthanol. Des initiatives comme Green Peas et ENI annoncent l’émergence d’un agri-hub producteur de bio-carburants.

Ressources minières stratégiques

Le sous-sol recèle des polymétaux (cuivre, zinc, plomb) exploités par la Soremi à hauteur de 20 000 tonnes de cathodes de cuivre/an (99,99 % pureté), exportées vers la Chine. Deux cimenteries industrielles – Dangote (140 Mds FCFA) à Mfila et SONOCC à Loutété – tirent parti des 114 millions de tonnes de calcaire recensées. L’or, le gypse et les géomatériaux complètent le portefeuille extractif.

Énergie et connectivité

Le barrage hydroélectrique de Moukoukoulou (74 MW) alimente partiellement les infrastructures locales. Des efforts de modernisation électrique sont en cours via les postes de dispatching à Nkayi, Bouansa et Loutété. Toutefois, des districts comme Tsiaki ou Kingoué restent mal desservis.

En termes de mobilité, la RN1, artère économique entre Brazzaville et Pointe-Noire, traverse la Bouenza, soutenue par 200 km de routes goudronnées et 269 km de voies ferroviaires. L’aéroport de Nkayi et les stations-service multipliées appuient la logistique régionale.

Un secteur touristique encore embryonnaire

Avec 77 hôtels pour 780 lits, la Bouenza reste un territoire de passage plus que de séjour. Pourtant, ses potentialités sont vastes : lacs poissonneux, grottes de Ntari, chutes de Moukoukoulou, tourisme mémoriel sur les traces de la SWAPO, ou encore les statuettes nkisi des Bembés. Le tourisme vert, agricole et culturel demeure un créneau à développer.

Défis à relever

·       Inégalités d’infrastructures scolaires et sanitaires

·       Faible densité de services bancaires (2 banques à Nkayi)

·       Internet limité malgré le déploiement de la fibre

·       Manque de services modernes pour les PME/PMI

Conclusion

La Bouenza incarne un modèle de transition vers une économie post-pétrolière. Elle s’impose comme un pôle agropastoral et minier stratégique. Pour les investisseurs internationaux, elle offre une combinaison de sécurité foncière, incitations fiscales et main-d’œuvre jeune (âge moyen : 23 ans), avec un fort potentiel de retour sur investissement.

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Publié le 18 juin | Mis à jour le 19 juin