Économie

Lékoumou : le futur poumon minier et sylvicole du centre-sud congolais”

Charnière entre savane et forêt, la Lékoumou s’impose comme un pôle stratégique de diversification économique au Congo. Riche en fer de haute qualité, dotée d’un couvert forestier dense et d’un potentiel agricole sous-exploité, elle attire désormais investisseurs et projets structurants, dans une dynamique alliant ressources, infrastructures et durabilité.

Lecture 3 min.

Données clés :

  • Superficie : 20 950 km² (environ 6,1 % du territoire national)

  • Population : 96 393 habitants (2018)

  • Chef-lieu : Sibiti

  • Districts : 4 (Sibiti, Zanaga, Komono, Bambama)

  • Commune : Sibiti

Un territoire charnière entre savane et forêt

Située entre la Bouenza à l’ouest, le Pool à l’est et la Cuvette au nord, la Lékoumou joue un rôle pivot dans la dynamique de transition économique nationale. Sa diversité écologique, son sous-sol riche en minerais et son réseau forestier en font un levier de diversification au-delà du pétrole.

Industrie minière en plein essor

Le projet minier le plus structurant du département est celui de Zanaga Iron Ore Company, partenariat entre Glencore et le gouvernement congolais. Il s’agit d’un des plus vastes projets de fer en Afrique :

  • Réserves estimées : plus de 6,8 milliards de tonnes

  • Qualité : fer à haute teneur (>65 %)

  • Projet intégré avec voie ferrée dédiée et terminal minéralier projeté à Pointe-Noire

Ce projet à long terme vise l’exportation massive de minerai de fer vers l’Asie et l’Europe. Il a également un impact structurant sur l’emploi, l’énergie et les infrastructures.

Atouts forestiers et sylvicoles

La Lékoumou est recouverte à près de 70 % de forêts exploitées ou exploitables, abritant :

  • Essences commerciales : limba, moabi, sipo, okoumé

  • Sociétés présentes : Foralac, Ecik Forêt, SFIB

  • Activités : sciage, grumes, bois énergie, résine

Le département s’inscrit dans la politique nationale de transformation locale du bois, avec des incitations pour les scieries modernes et les unités de contreplaqué.

Agriculture et agroforesterie

L’activité agricole reste artisanale, centrée sur :

  • Manioc, igname, maïs, banane plantain

  • Arboriculture fruitière : mangue, agrumes

  • Élevage en croissance : porcs, caprins, volailles

Le potentiel agro-industriel est sous-exploité. Des fermes intégrées peuvent s’implanter autour de Sibiti et Zanaga, avec zones de transformation locale (farines, fruits séchés, jus).

Infrastructures en mutation

  • RN7 : relie Sibiti à Dolisie (bitumée), prolongée vers Djambala

  • Routes secondaires : en cours de réhabilitation avec appui de la Banque africaine de développement

  • Aéroport de Sibiti : potentiel pour l’aviation domestique

  • Besoin de renforcement dans énergie, télécoms, éducation et santé

La Lékoumou est intégrée au programme de municipalisation accélérée, ciblant le développement équilibré des zones rurales.

Écologie, tourisme et capital culturel

Le département possède un patrimoine naturel unique : cascades, forêts primaires, grottes, zones de chasse traditionnelles. Il est idéal pour le tourisme d’aventure, l’écotourisme, l’artisanat ethnique.

Sibiti est réputée pour ses musiques traditionnelles et son artisanat en bois et vannerie.

Conclusion

La Lékoumou est en voie de devenir une nouvelle frontière économique du Congo, mêlant potentiel minier de classe mondiale, réserve forestière précieuse et terrains agricoles fertiles. Les investisseurs peuvent s’y positionner sur des segments porteurs : fer, bois, agro-industrie, infrastructures et écotourisme. Le tout dans un contexte de gouvernance locale stabilisée.

Contenus reliés

Publié le 18 juin | Mis à jour le 19 juin