Économie

Cuvette-Ouest : la frontière verte du développement rural congolais”

Territoire enclavé mais riche en biodiversité, la Cuvette-Ouest abrite le Parc d’Odzala-Kokoua, joyau écotouristique du Congo. Forêts denses, agriculture durable et ressources forestières font de cette région un laboratoire du développement rural intégré, où investissements responsables et respect de l’environnement vont de pair.

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Données clés :

  • Superficie : 26 600 km² (7,8 % du territoire national)

  • Population : 88 296 habitants (2018)

  • Chef-lieu : Ewo

  • Districts : 4 (Ewo, Etoumbi, Mbomo, Okoyo)

  • Communes : Ewo

Un territoire de transition entre savane et forêt

La Cuvette-Ouest forme une interface géographique entre la grande forêt du nord (Sangha, Likouala) et les savanes ouvertes de la Cuvette. Sa population, très faiblement répartie (moins de 4 habitants/km²), vit essentiellement de l’agriculture vivrière, de la chasse, de la pêche et de la cueillette.

Région enclavée, mais dotée d’un potentiel forestier, faunique et agricole encore peu valorisé, elle est considérée comme un laboratoire pour le développement rural intégré.

Forêts, bois et écotourisme

  • Forêt dense humide, couvrant près de 80 % du territoire

  • Essences précieuses : sapelli, limba, moabi, sipo

  • Activité forestière dominée par des sociétés comme Congolaise Industrielle des Bois (CIB)

  • La Cuvette-Ouest est en partie intégrée à la zone de gestion durable du Parc National d’Odzala-Kokoua

Ce parc classé est l’un des joyaux de la biodiversité d’Afrique centrale. Il abrite des éléphants de forêt, gorilles, buffles nains et espèces endémiques. Il attire une clientèle internationale de chercheurs, écotouristes et ONG environnementales.

Agriculture et production vivrière

La population locale pratique une agriculture de subsistance : manioc, igname, arachide, banane plantain. Le climat humide et les sols latéritiques permettent d’envisager des projets d’agriculture durable ou de permaculture, avec un fort potentiel en cacao, café, fruitiers tropicaux.

L’élevage traditionnel (volailles, porcs, chèvres) reste rudimentaire mais pourrait être renforcé par des unités de micro-élevage.

Des projets d’agroforesterie intégrée et de valorisation des produits forestiers non ligneux (miel, champignons, fruits sauvages) sont en cours avec l’appui de partenaires européens.

Défis d’accès et infrastructures à créer

L’un des principaux obstacles à l’essor économique de la Cuvette-Ouest est l’enclavement :

  • Routes en mauvais état ou inexistantes entre Ewo et Owando

  • Faiblesse des infrastructures sanitaires et éducatives

  • Couverture électrique et télécoms inégale

Le désenclavement logistique et numérique est une priorité de l’État dans le cadre de la stratégie de développement local.

Potentiel extractif et minier léger

Le sous-sol reste peu exploré, mais présente des indices de calcaire, de fer et de sable siliceux. Des projets de recherche minière sont à l’étude dans les zones de Mbomo et Etoumbi.

Le bois reste pour l’instant la principale ressource extractive avec un besoin de modernisation des capacités de sciage et de transformation locale.

Conclusion

La Cuvette-Ouest est un territoire à forte valeur environnementale, offrant des perspectives dans le tourisme vert, la bioéconomie, l’agriculture durable et la gestion forestière. Sa faible densité de population et ses écosystèmes riches en font un espace à haut potentiel pour des investissements responsables, à condition d’y intégrer l’accès aux services de base et aux infrastructures.

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Publié le 18 juin | Mis à jour le 19 juin